L'isolement

Publié le par Lotje_a

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Souvent sur le sommet de la montagne
Au coucher du soleil, sous le vieux chêne
Je m’assieds telle des fées la reine.
Je contemple la plaine et la campagne

Je promène mon regard librement
Sur le tableau changeant tout en bas
Où le fleuve gronde magnifiquement
Où l’étoile du soir se lève d’une seule fois

Sans prévenir, l’œil du sommet de ces monts
Couronnés de bois sombres ou les loups
La vénèrent elle: la lune, la nuit ce moment
Magique, féerique durant lequel je vous aimais vous.

La lune s’élança, telle une flèche gothique
Répandant un son religieux dans les airs
Effaçant le crépuscule cette fin de journée rustique
Et les derniers bruits journaliers se mêlent de saints concerts…

Mais, à ces doux tableaux, mon âme indifférente
N’éprouve plus rien devant eux: ni charme, ni transports
Je ne sens plus rien, je ne suis plus qu’une âme errante
Sur cette terre depuis que tu m’a quitté, depuis que tu es mort.

De colline en colline, en vain porte ma vue,
De la méditerranée à la mer du nord, de l’aurore au couchant,
Je parcours l’horizon, mais tu n’y es plus, je t’ai perdue
Et je dis: “Nulle part le bonheur m’attend.”

Que me font ces maisons, ces châteaux, ces chaumières?
Ce ne sont plus que des objets dont le charme c’est envolé.
Mers, fleuves, lacs, rochers, forêts, nature si chère
Un seul être vous manque, et la solitude me hante car tout est dépeuplé!

Que le tour du soleil ou commence ou s’achève
Je ne le vois plus, je ne remarque plus son cours
En un ciel sombre ou éclairé il se couche ou se lève,
Je ne le sais plus, cela ne m’importe plus car je n’attends rien des jours.

Si je continuais à le suivre en sa vaste carrière,
Mes yeux ne te verront plus, mais seulement vide et désert;
Car je ne désire plus rien de tout ce qu’il éclaire
Tu n’y es plus, et je ne peux plus rien demander à l’immense univers.

Mais peut-être te trouves-tu au-delà des bornes de sa sphère,
Là dans le lieux magique où le soleil éclaire les dieux.
Oh, si je pouvais laisser ma dépouille à la terre
Vous, ce rêve intouchable et morte, reparaîtrait à mes yeux.

Là, je m’enivrais à la source où j’aspire;
Là, je verrais l’espoir qui me manque, et ton amour,
Et ce bien l’idéal que tout âme désire: le mélodieux rire
Et qui n’a pas été utilisé les derniers jours.

Mais comment pourrais-je, rire à l’aurore?
Sans vous près de moi? Je voudrais tant m’élancer jusqu’à toi!
Sur la terre d’exil, je reste toujours et encore,
Mais il n’est rien de commun entre la terre et moi!

Quand la feuille des bois tombe dans la plaine,
Le vent du soir s’élève et l’arrache aux vallées très belles;
Je me lève et quitte la sécurité du vieux chêne
Et je dis:
“Ô vent, je suis semblable à cette feuille flétrie,
emportez-moi donc comme elle!”

Pastiche de L'Isolement de Lamartine

Publié dans Poésie

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R
<br /> tu ecris de beau poeme, tres joli ! le chien de la photo, c' est ton chien ?<br /> <br /> bonne nuit...<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Non, c'était un chien de mes voisins à Ste-Luce, mais c'est bien moi qui ai pris la photo :)<br /> Passez une bonne journée<br /> Bisous<br /> <br /> <br />