L'isolement maritime

Publié le par Lotje_a

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Souvent sur la plage, à la lumière de la pleine
Lune, au coucher du soleil, tristement, je m’assieds
Au gré du hasard, je laisse mon regard vagabonder sur la plaine
Déserte et l’eau salée coulant à mes pieds.

Dans ce tableau changeant devant mes yeux,
Gronde la mer aux vagues écumantes d’Aphrodite
Devant cette vaste étendue d’eau salée, je me sens si heureux
Car je vois la liberté: plus de limites.

À l’horizon de cette mer couronnée de l’étoile
De la nuit, le crépuscule jette encore un dernier rayon.
Et la reine des ombres jette sa voile
Et rougit déjà les bords de l’horizon.

Cependant, s’élançant de la flèche gothique,
Un son romantique se répand dans les airs,
Le vagabond s’arrête, et le violon rustique
Aux derniers bruits du jour mêle des saints concerts.
 
Mais, à ce doux tableau mon âme indifférente
N’éprouve devant eux ni charme ni transports,
J’observe la terre ainsi qu’une ombre errante;
La flamme des vivants n’échauffe plus les morts.
 
Avant, les animaux légendaires tels les dauphins
M’éblouissaient, jouent-ils encore à côté des navires
Avec les Néréides, jouent ils encore sans fin?
Avant, en les contemplant, je pouvais rire…

De grain de sable en grain de sable en vain porte ma vue,
Du sud à l’aquilon, de l’aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l’immense étendue,
Et je dis: “nulle part le bonheur m’attend”.

Que me font cette plage, cette mer
Vains spectacles naturels dont pour moi le charme s’est dissipé?
Mer, plage, coquillages, animaux légendaires,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.

Que le tour de le soleil commence ou s’achève,
D’un œil indifférent, je le suis dans son cours;
En un ciel obscur ou clair qu’il se couche ou se lève,
Qu’importe la lune? Je n’attends plus rien des jours

Lorsque je pourrais l’escorter en sa vaste carrière,
Mes yeux verraient partout le vide et les déserts;
Je ne désire rien de tout ce qu’il éclaire,
Je ne demande rien à l’immense univers.

Mais peut-être que au-delà de sa sphère,
Ce lieux où le vrai soleil éclaire d’autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille mortelle à la terre,
Ce que j’ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux!

Là, je me griserais à la source où j’aspire;
Là, je récupérerais et l’ espérance et l’amour,
Et se réaliserait le rêve suprême que toute âme désire,
Et qui n’a pas de nom au temporel séjour!

Que ne puis-je, porté sur le char de Poséidon,
Vague objet de mes vœux, m’élancer jusqu’à toi!
Sur la terre d’exil, pourquoi suis-je resté derrière, à l’horizon?
Il n’est rien de commun entre la terre et moi.

Quand la feuille des bois tombe dans la sable
La bise du soir s’élève et l’arrache à la plage,
Et moi, à cette graine, je suis la semblable:
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons!

 pastiche de l'Isolement de Lamartine

Publié dans Poésie

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F
<br /> <br /> Bonjour Lotje, c'est la première fois que je viens sur ton blog, j'ai suivie ton lien laissé sur le forum qui est sur la communauté de" l'île des poètes immortels, les", j'y reviendrai plus<br /> longtemps la prochaine fois, n'hésite pas de faire un petit saut chez moi, bonne fin de journée, et à très bientôt.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> Merci de ta visite Fathia Nasr :)<br /> Bonne soirée à toi<br /> Bisous<br /> <br /> <br />
P
<br /> Que d'amour, de don de soi ! tes écrits sont sublimes et tes choix de "découverte" si émouvants !!<br /> <br /> <br />
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L
<br /> ^^ Merci beaucoup Pipiou13. J'ai d'ailleurs prévu d'aller me reposer l'esprit sur ton blog lorsque j'aurais publié encore un texte ;)<br /> Bisous<br /> <br /> <br />
C
<br /> Bonjour , merci pour ta visite , je viens de me promener chez toi et j'avoue que tes textes sont très beaux, il a de la chance .... bises et bonne soirée<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Non, comme toutes les amoureuses, je dois dire que j'ai de la chance qu'il veut bien de moi.<br /> Bisous<br /> <br /> <br />